En juin 2018, la Fondation pour l’innovation politique, le Fonds Actions Addictions et la Fondation Gabriel Péri ont publié une vaste étude sur les addictions chez les jeunes, englobant le tabac, les drogues, l’alcool, le porno, les jeux d’argent, les réseaux sociaux et les jeux vidéo. Zoom sur les principaux résultats.
Alcool : les hommes et les jeunes diplômés sont les plus concernés
Sur les 1 000 jeunes âgés de 14 à 24 ans interrogés entre le 30 mars et le 5 avril 2018, 30 % ont déclaré boire de l’alcool au moins une fois par semaine. Toutefois, l’étude révèle que ce type de consommation est majoritairement masculin et qu’il concerne davantage les jeunes diplômés. En effet, 28 % des 18-22 ans titulaires d’un BEPC-BEP-CAP-CEP consomment de l’alcool au moins une fois par semaine, contre 37 % de ceux qui ont un bac + 2.
Le tabac, plus répandu dans les milieux défavorisés
L’enquête réalisée par l’institut d’études Ipsos montre qu’il existe une corrélation entre le revenu mensuel net du foyer et la consommation de tabac chez les jeunes. Plus celui-ci est bas, plus le pourcentage de jeunes fumant plusieurs fois par jour est élevé.
Les résultats révèlent également que, tous milieux confondus, la consommation augmente avec l’âge : 5 % des 14-17 ans déclarent fumer plusieurs fois par jour contre 27 % des 23-24 ans.
Drogues : les jeunes vivant en milieu urbain plus exposés que les autres
15 % des 14-24 ans disent avoir déjà fumé du cannabis. Toutefois, ce pourcentage peut connaître d’importantes variations en fonction du milieu dans lesquels les jeunes évoluent. En effet, en région parisienne, ils sont 25 % à avoir déjà testé ce produit, contre 8% dans les communes de moins de
8 000 habitants.
Pour les autres drogues, telles que la cocaïne, l’ecstasy, la MDMA et le GHB, ce contraste est encore plus frappant. 2 % des jeunes vivant en milieu rural ont déjà consommé ces produits alors qu’ils sont 4 % dans les villes de plus de 100 000 habitants et 10 % en agglomération parisienne.
Réseaux sociaux et jeux vidéo, une utilisation particulièrement élevée
Un simple chiffre permettant de décrire l’ampleur du phénomène : 26 %, soit un quart des 18-22 ans, estime consacrer plus de 5 heures par jour aux réseaux sociaux. Et, les filles seraient presque deux fois plus concernées que les garçons !
Pour les jeux vidéo, la tendance s’inverse : 12 % des garçons passent plus de 5 heures chaque jour devant leurs écrans contre 6 % des filles.
Le porno : une consommation inégale entre les hommes et les femmes
Près d’un jeune sur 10 visionne du porno quotidiennement et 15 % des 14-17 ans affirment en regarder au moins une fois par semaine. Un chiffre particulièrement inquiétant lorsque l’on sait l’impact qu’une confrontation à de telles images peut avoir sur la sphère psychique, à un âge où la sexualité est en plein développement. Toutefois, il est important de noter qu’il existe de fortes différences entre les sexes. Si 46 % des garçons de 14-24 ans ont déjà visionné ce type de programme, seulement 28 % des filles déclarent avoir déjà été exposées à de telles images.
Jeux d’argent, les jeunes de milieux modestes jouent plus que les autres
40 % des jeunes relevant d’un foyer dont le revenu mensuel net est inférieur ou égal à 1 250 euros ont déjà essayé les jeux d’argent, contre 32 % pour ceux appartenant à un foyer dont le revenu est supérieur à 3 000 euros. Là encore, l’étude révèle donc que les jeunes issus de milieux défavorisés sont plus exposés aux risques d’addictions que les autres.
